Le soja est utilisé dans l'alimentation animale et humaine, les biens de consommation et le biodiesel. Le soja produit plus de protéines à l'hectare qu'aucune autre culture, ce qui en fait un ingrédient largement utilisé dans de nombreux produits à travers le monde. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) prévoit que la production de soja aura doublé d'ici 2050. La raison majeure de l'augmentation de la demande est la consommation croissante de viande. Près de 75 % de la production mondiale de soja sont utilisés pour l'alimentation animale, principalement des poulets et des porcs. En Norvège toutefois, 70 % du soja importé est destiné à la fabrication d'aliments pour poisson. Par conséquent, le secteur de l'aquaculture doit être particulièrement vigilant et s’assurer que le soja est produit selon les principes du développement durable.
Aujourd'hui, il est très difficile de trouver des surfaces cultivables pour la production de soja. Au cours des dernières décennies, des hectares de forêts tropicales, de plaines et de savanes ont été remplacés par des plantations de soja, entraînant des répercussions négatives pour les écosystèmes et les populations locales et alourdissant l'empreinte carbone. Les systèmes de certification pour la culture durable du soja visent à garantir que l'augmentation de la demande de soja ne provoque pas la destruction des forêts tropicales.
La certification du soja
Il existe deux systèmes de certification pour la culture durable du soja.
En 2006, les producteurs de soja, la société civile et des organismes financiers ont créé la Table ronde pour le soja responsable (RTRS), dans le but d'établir une production de soja respectueuse de l'environnement. Créée en 2010, la norme pour la production responsable de soja prohibe la conversion de forêts vierges ou de zones à haute valeur de conservation en terres cultivées. Cette norme garantit également des conditions de travail équitables et réglemente l'usage des pesticides dans les plantations de soja. Les producteurs de soja obtiennent leur certification de la part d'inspecteurs indépendants.
La norme ProTerra de traçabilité et de durabilité des produits agricoles a été mise en place en 2005. Elle est basée sur la Déclaration universelle des droits de l'homme et la Convention des droits de l'enfant, les directives de l'OIT, la norme SA8000 et EuropGAP/GLOBALGAP. ProTerra défend la protection de l'Amazonie et des autres zones à haute valeur de conservation. Elle exige également le respect du droit du travail et le respect des communautés locales, des populations indigènes et des petits exploitants. Les entreprises peuvent faire certifier leur production avec le label « ProTerra». Cette norme est principalement utilisée par des entreprises qui utilisent le soja dans leurs chaînes de valeur.
Actuellement, 2 % de la production mondiale de soja sont certifiés par l'une ou l'autre de ces normes. La majeure partie de ces 2 % est utilisée pour la production d'aliments pour poisson. En octobre 2015, les fabricants norvégiens d'aliments pour animaux se sont engagés à n'utiliser que du soja produit de manière durable. Ils ont créé la Table ronde norvégienne pour le soja durable, un forum pour le développement durable et pour la protection des forêts tropicales.
Le soja dans l'alimentation du saumon
Les producteurs norvégiens d'aliments pour poissons utilisent du soja sans OGM, certifié par ProTerra. Le Brésil est leur principal fournisseur de soja malgré le fait que le soja sans OGM représente moins de 2 % de leur production globale de soja.
En Norvège, tous les produits à base de soja contenus dans les aliments pour poisson sont certifiés RTRS ou ProTerra. Les producteurs norvégiens d'aliments pour animaux respectent également les normes ouvertes de la Fédération européenne des fabricants d'aliments composés (FEFAC), basées sur des systèmes de certification reconnus au niveau mondial. Ces normes englobent la responsabilité environnementale et la protection contre la déforestation, les émissions de gaz à effet de serre et l'érosion. Les droits fondamentaux des agriculteurs, travailleurs et populations indigènes doivent également être respectés.
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